Wednesday, October 23, 2013

30th Anniversary of the Beirut Bombings: What Really Killed the French Soldiers?

Thirty years after an explosion killed 58 French parachutists in their Beirut barracks on October 23, 1983 (little over a minute after a suicide truck rammed the Marines' Lebanese headquarters, killing 241 U.S. Marines), doubts remain on how the attack was carried out, writes Le Monde's Benoît Hopquin.

Many witnesses say that despite reports that a truck also rammed the French barracks, none of them saw any vehicles prior to the explosion. It has also been claimed that no remains of a truck were found in the débris of the Drakkar building, leading to the suspicion that the building had been secretly mined all along.

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30 Years After Beirut Bombings, Surviving Parachutists Tell Their Tales
Le temps n'a pas non plus levé les doutes sur les causes de l'explosion. La thèse officielle est décrite dans un rapport confidentiel défense. Une camionnette bourrée d'explosifs venait de percuter le siège des marines, près de l'aéroport, tuant 241 soldats américains. "Quelques instants plus tard, malgré les tirs d'une ou plusieurs sentinelles, une autre camionnette se jette contre l'immeuble Drakkar occupé par la compagnie du premier RCP dans Beyrouth-Ouest, à proximité du quartier chiite. La commission d'enquête libanaise conclura à deux attentats exécutés de façon similaire et par ailleurs les enquêtes menées par les autorités françaises aboutissent aux mêmes conclusions."

DES TÉMOINS DIRECTS JAMAIS ENTENDUS


Ce compte rendu lapidaire, le seul qui figure dans les archives officielles de l'armée, est mis en doute par les survivants interrogés par Le Monde. Robert Guillemette, qui était de garde sur le toit du Drakkar, assure n'avoir jamais entendu de tirs. Lucien Jacquart et Dominique Grattepanche non plus. "Je n'ai pas vu de camion", assurent Daniel Tamagni et Eric Mohamed, qui étaient sur le balcon face à l'entrée par où serait arrivé le véhicule piégé.

 … Le plus étonnant dans l'affaire est que ces témoins directs n'ont jamais été entendus au cours de l'enquête. De même, les survivants furent mis à l'isolement par l'armée, avec interdiction de parler à quiconque.

AUCUN CAMION RETROUVÉ DANS LES DÉCOMBRES

Les rescapés avancent encore des arguments techniques. Aucun camion n'a été retrouvé dans les décombres. L'entrée par où se serait engouffré le véhicule du kamikaze est située sur le côté, et l'immeuble n'aurait pas dû s'affaisser sur lui-même comme il l'a fait. Enfin, une flamme, visible sur certains clichés, est sortie du dessous de l'immeuble qui s'est soulevé avant de s'effondrer. …

L'IMMEUBLE AURAIT ÉTÉ MINÉ

Alors, les rescapés avancent une autre hypothèse : l'immeuble aurait été miné. Il était occupé auparavant par les services secrets syriens. Or, à cette époque, l'espionnage français entretient des liens serrés avec son homologue syrien qui joue les intermédiaires avec l'Iran. Aurait-on voulu les exonérer, au nom de la raison d'Etat, comme le suggèrent les victimes ? "Qu'on demande à Rifaat El-Assad . Il vit à Paris. On doit pouvoir lui poser la question", ironise Omer Marie-Magdeleine.

Selon le ministère de la défense, la thèse de l'immeuble miné "comporte des apparences de crédibilité mais qu'aucun élément d'enquête n'a étayées".