Sunday, March 17, 2013

Revisiting the Extent of Stalin's Terror Régime


To commemorate the 60th anniversary of Stalin's death, Le Monde's Nicholas Werth has assembled a portfolio of faces of prisoners condemned to death plus a portfolio of the Great Terror's "invisible vestiges", as well as an editorial and a map of the gulag archipelago.

 • La Grande Terreur, un massacre dicté par la paranoïa du régime stalinien

La photo d'identité, dernière trace des victimes de la Grande Terreur

Les visages de la Grande Terreur stalinienne

Vestiges invisibles de la Grande Terreur
  • Soixante ans de la mort de Staline : un fantôme omniprésent
Soixante ans après la mort de l'homme qui régna sur l'URSS durant trois décennies et envoya à la mort entre 10 et 20 millions d'individus (sans compter les victimes de la guerre), [et avec] l'arrivée au Kremlin de Vladimir Poutine, Staline est redevenu un personnage mythique, victorieux du nazisme en 1945 et bâtisseur "de la société la plus juste au monde (...) et d'une grande puissance industrielle", selon l'un des principaux manuels scolaires. Rien ou très peu n'est dit des massacres perpétrés par une police politique dont le président russe est si fier d'être issu.

Pour les soixante ans de sa mort (le 5 mars 1953), c'est aux victimes de Staline que Le Monde consacre un supplément, plus particulièrement à celles de la Grande Terreur de 1937-1938, lorsque 1 600 personnes étaient exécutées chaque jour. Ces documents exceptionnels, les Russes n'y ont pas accès. Les archives du KGB sont hermétiques et ceux qui s'y intéressent sont soupçonnés de trahison.

 … Les Russes n'ont jamais été aussi libres de surfer sur Internet, de voyager et de consommer, à condition de ne pas faire de politique. Les opposants qui ont osé élever la voix contre la "démocratie dirigée" à l'hiver 2011-2012 sont harcelés. Depuis le retour de M. Poutine au Kremlin pour un troisième mandat, on se croirait revenu à l'époque des campagnes contre le "cosmopolitisme".

Deux mémoires se chevauchent. Staline le bâtisseur de l'empire soviétique fait oublier le tyran sanguinaire. C'est comme si la Russie tout entière était frappée de schizophrénie. L'élite politico-militaire au pouvoir achète des propriétés en Floride ou sur la Riviera tout en fustigeant les "agents étrangers". L'homme de la rue, lui, révère Staline mais ne voudrait à aucun prix se retrouver dans l'URSS des années 1930. En jouant sur la psychologie de l'Homo sovieticus – la peur, le paternalisme, la forteresse assiégée –, Vladimir Poutine prive le pays de son devoir d'inventaire. Difficile de moderniser la Russie avec un tel héritage.