Friday, March 04, 2011

Death of the French Author Who Was More Popular in America than at Home and Who Influenced West Pointers Like Petraeus and McChrystal

In France, his books are impossible to find, writes Pierre Assouline in Le Monde. But in America, the war stories (Les Centurions, Les Mercenaires, Les Prétoriens, Le Mal jaune, Les Tambours de bronze) of Jean Lartéguy (who died at 90 on February 23) remain popular, and nowhere more so than at West Point where a chapter of his Centurions is said to have influenced David Petraeus in person and heavily influenced the general's manual on counter-insurgency (COIN).
… par un étrange paradoxe, cet auteur jouit d'une plus forte notoriété en langue anglaise que dans sa propre langue. … Il est vrai qu'il exalta des valeurs — honneur, patrie, sacrifice, fraternité — qui semblent avoir été emportées par le vent de l'Histoire avec les guerres coloniales dont il avait peint la geste.

… Lartéguy peut compter sur de fidèles lecteurs outre-Atlantique. Beaucoup sont galonnés. L'un d'eux, qui l'est particulièrement, s'est fait l'attaché de presse bénévole du livre : le général David Petraeus, commandant de la coalition militaire en Irak avant de prendre le commandement des troupes de l'OTAN en Afghanistan à la suite du général Stanley McChrystal, lui-même inconditionnel des Centurions, viré par le président Obama pour avoir trop parlé au reporter de Rolling Stone. Petraeus en a réactivé le culte dans l'armée américaine en encourageant fortement l'éditeur à le publier de nouveau.

Torture et guérilla

C'est peu dire que son propre manuel de contre-insurrection est inspiré d'un chapitre des Centurions ; celui-là même où Bigeard, alias Raspeguy, tirant les leçons de sa détention dans les geôles du Vietminh, décide d'adapter ses paras en Algérie à une guerre non conventionnelle où il faut d'abord couper son adversaire de la population dès lors qu'elle lui fournit ravitaillement et informations. C'est un traité vivant et vécu de guerre contre-insurrectionnelle, dans lequel la dimension politique et psychologique, basée sur la primauté du renseignement, l'emporte sur l'aspect purement militaire des opérations.

Sophia Raday, épouse d'un officier qui a servi sous les ordres du général Petraeus en Irak, a raconté sur le site Slate qu'à Bagdad ce dernier ne cessait de relire le livre de Jean Lartéguy et de s'en faire le propagandiste, tant les situations sur le terrain lui paraissaient semblables. Jusqu'à la "manière" de faire parler à temps des combattants ayant disséminé en ville des bombes réglées pour exploser dans les vingt-quatre heures - ce qu'il appellera le "ticking time bomb scenario", justifiant le recours dans l'urgence à la torture afin de sauver les vies de civils (et en ce sens, on peut dire que la série "24 heures chrono" paie aussi sa dette aux Centurions).

Il n'y a pas que Jean Lartéguy : le colonel Trinquier aussi. Son livre La Guerre moderne (La Table ronde, 1961), qui théorise la guerre subversive, est un classique des écoles de guerre américaines, les mêmes où, pour enseigner la guérilla urbaine, l'on projette aux futurs officiers La Bataille d'Alger (1966). Coproduit pour l'Algérie par Yacef Saadi, ancien responsable de l'Armée de libération nationale, le film était signé du réalisateur italien Gillo Pontecorvo, qui se réclamait du marxisme.

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