Friday, June 19, 2009

A French Mentor of Obama's Economic Model Is Awarded the AEA's John Bates Clark Medal

Antoine Reverchon has an article in Le Monde about Emmanuel Saez, the first Frenchman — "un pur produit de l'élitisme scolaire hexagonal" who lives in Santa Cruz — to receive the John Bates Clark Medal from the American Economic Association.
En traitant ces centaines de milliers de chiffres, Emmanuel Saez a reformulé la théorie économique de l'effet redistributif de l'impôt sur les revenus, démontrant que sa progressivité était un facteur-clé de réduction des inégalités, fortement aggravées par les cadeaux fiscaux consentis aux hauts revenus par Reagan et Bush (père et fils) à partir des années 1980. Sa réussite est saluée par le monde académique dès la parution des premiers résultats, en 2003. "Les papiers de Saez sont maintenant au programme des meilleurs départements d'économie fiscale aux Etats-Unis", confirme James Poterba, directeur du National Bureau of Economic Research, qui a été son directeur de thèse au Massachusetts Institute of Technology (MIT).

…Lycée de Bayonne, puis classe préparatoire à Bordeaux, et ce brillantissime élève qui a la bosse des maths entre à l'Ecole normale supérieure (ENS) de la rue d'Ulm. Là, il découvre l'économie. "Les inégalités produites par le capitalisme, c'était abordé quasiment tous les jours à la table familiale, où on était plutôt engagés à gauche. A Ulm, j'ai compris que les maths pouvaient aussi être utiles pour comprendre scientifiquement cette réalité sociale."

Il est embauché par Harvard et, deux ans plus tard, débauché par Berkeley. Et n'envisage plus de rentrer : il s'est marié à une Américaine il y a trois ans, et dit ne pas connaître de Français qui n'envient pas le système universitaire américain après l'avoir vu fonctionner.

…Surfeur et économiste de talent, il est aussi ravi d'avoir participé au débat politique américain. Les conclusions de Saez et de Piketty figurent dans le projet de loi du budget 2009 présenté par le président Obama au Congrès. Emmanuel Saez brandit volontiers un article du Wall Street Journal du 12 mars 2009, où Daniel Henninger, un éditorialiste conservateur, reproche à Barack Obama d'avoir choisi comme pierre de Rosette de sa politique fiscale le travail de deux "économistes français, rock stars de la gauche intellectuelle".

Barack Obama a même adressé dès son arrivée à la Maison Blanche un Memorandum on Scientific Integrity aux départements et agences de son administration, les enjoignant de respecter et de s'inspirer des résultats de la recherche académique pour piloter leurs décisions. Une autre façon de rompre avec l'ère Bush brouillée avec le monde de la recherche.

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