Monday, June 11, 2007

The Elysée's New "Diplomator"

Corine Lesnes has an article praising Jean-David Levitte, the Elysée's new « Diplomator » who seems to be "appreciated by the Americans".

There may be some truth to that. But it remains a puffy piece of praise through and through ("Les humanitaires étaient touchés qu'on ne les prenne pas de haut. A la fin de la séance, tout le monde applaudissait"; "Partisan d'un monde « multipolaire harmonieux », Jean-David Levitte est d'un optimisme perpétuel"; and, of course, a nuanced Frenchman teaching the clueless Americans lessons ["Jean-David Levitte s'est souvent servi de cet exemple pour essayer de faire comprendre aux Américains que la France était moins antisémite qu'ils ne le croyaient"]).

Indeed, the last part is entirely dedicated to a lucid Frenchman standing courageously up against treacherous "French-bashing".
…la grande vague de francophobie aux Etats-Unis, il a mené la contre-attaque. … Il fallait construire un rempart contre cette hostilité. Il l'a fait à sa façon, avec une grande tolérance pour ce qui lui était dit. » … Quand Bill O'Reilly, l'animateur de Fox News, a dépassé les bornes du « french bashing » (le dénigrement des Français), Jean-David Levitte a pris rendez-vous. Il lui a reproché d'attiser la haine. … Les conseillers ont fait la liste des insultes anti-françaises circulant dans les médias. L'ambassadeur l'avait toujours dans la poche. Quand il était invité quelque part, il la lisait à ses hôtes en remplaçant « Français » par « juifs ». Un jour il l'a lue à Colin Powell. « Permettez-moi maintenant de remplacer Français par Noirs », a-t-il suggéré sans se soucier de l'embarras de l'Américain. « Quand il revenait, il disait : «J'ai encore gâché l'ambiance !» », raconte un collaborateur. … Le 17 mai 2003, M. Levitte … dénonçait « la campagne de désinformation » contre la France orchestrée « par des responsables gouvernementaux anonymes ».
Unless Corine Lesnes (and Lavitte) have forgotten, there are quite a few differences between France's America-bashing, which is continual, harsh, and never-ceasing, and America's French-bashing, which came only at a time when America (or Washington, or Bush) — rightly or wrongly — took a very risky decision, and put America's troops in harm's way.

As I have written before,
there is a difference between a country that takes action and one that remains passive. In America's case, Bush (and Blair) — rightfully or wrongfully — took risks. George W Bush put his politics at risk, he put his popularity at risk, he put his presidency at risk, he put his party at risk, he put his country at risk, and most importantly, he took decisions that put the lives of his soldiers at risk. In France's case, it did nothing — nothing being lauded as courageous by one French citizen after another ("au moins Chirac a eu les couilles d'opposer Bush"). That was its policies (or lack thereof) — all the while bringing opprobrium on America and its foreign minister going out of his way to get the most autocratic countries to oppose Washington in this riskful undertaking. Trust me, America's anger was anything but hysterical.
In fact (speaking of "disinformation campaigns"), the biggest disinformation campaign of all is presenting America's anger as …"French-bashing", i.e, little more than an entirely unjust phobia of the gratuitous kind, low, dirty, and totally uncalled-for.

Moreover, if any Frenchman wants to replace a nationality with "Jew", all he has to do is turn on Canal +'s Les Guignols and he can see their version of Sylvester Stallone, the everyday American (treacherous, racist, barbaric, dollar-hungry, bloodthirsty, etc…) who is the 20th/21st century version of the old caricature of the Jews and who — unlike the temporary anger of the Americans — has been depicted thus since the very beginning of the TV show.

There are a couple of other things that Corine Lesnes left out. But La Bannière Étalée did not:
Souvenez-vous de la Commission des Droits de l’Homme de laquelle l’Oncle Sam fut expulsé en mai 2001 sans cérémonie (les Américains furent réintroduits l’année suivante). La France, elle, avait gardé sa place grâce à un nombre record de votes (52 sur 53), et à Jean-David Levitte, ambassadeur français aux Nations Unies, d’attribuer le succès de son pays, avec un soupçon de suffisance, à une politique étrangère “fondée sur le dialogue et le respect”. Le message sous-entendu : la rebuffade contre l’Oncle Sam était due à l’absence de “dialogue et de respect” de la part de Washington.

Il est intéressant de noter que la plupart des Américains aient vu la situation différemment. Dans un éditorial, le New York Times a noté que la réaction de Paris semblait faire écho à celle de Pékin qui disait que Washington avait “miné l’atmosphère pour le dialogue”. De quel dialogue parlent les Chinois, se demandait le quotidien. De celui concernant les églises rasées, les pratiquants de Falun Gong qui sont morts en prison, les moines tibétains emprisonnés, les activistes du Parti Démocratie dans les camps de travail ? « Voila, présumément, quelques-uns des sujets que la France pense devoir être approchés avec plus de “respect”. Le Soudan, la Libye, Cuba, et le Vietnam, autres membres de la commission, seraient sans doute d’accord.» (Le Times aurait aussi pu mentionner l’Autriche de Jörg Haider.) Pour le journaliste William Safire, le vote révèle un empressement, de la part d’une “bande d’hypocrites” de “nous poignarder dans le dos en échange d’une préférence commerciale chinoise ou pétrolière arabe ou un vote du conseil de sécurité.” Il se demande “pour quel avantage commercial ou politique ont-ils troqué leurs votes en trahissant les droits fondamentaux des êtres humains” “avec la connivence de diplomates français cherchant à gagner la faveur de dictateurs africains et arabes.”

Les Américains n’auraient donc pas retenu la leçon de diplomatie indirecte fournie par Paris. Comme la Suède, “La France, terre des libertés, patrie des droits de l’homme, donneuse de leçons universelle” serait en fait plus apte à donner des leçons à la démocratie américaine qu’aux dictatures syrienne, irakienne, et chinoise. (Quoi qu’il en soit, l’on comprendra que dans ce type de circonstances et avec ce type d’alliés, les Américains ne font peut-être pas tout à fait confiance à une cour pénale internationale de garantir un procès équitable.)

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